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LENA CIRCUS + III / JAZZ HEADED - 2009

by LENA CIRCUS

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Smegma 05:44
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7.
Jazz Headed 04:23

credits

released December 20, 2008

Lena Circus + III

Duende Main Noire: amplified baryton sax
Sfumatto Di Barj(o): amplified voice
Kentaro Suzuki: double bass
Guillaume Arbonville: drums
Antoine Letellier: tenor sax
Nicolas Moulin: amplified acoustic guitar


Chronique de "Jazz Headed" parue dans le webzine Tatapoum

Duo au départ, étoffé ensuite par l'arrivée d'un batteur, LENA CIRCUS évolue dans un registre jazz qu'on l'on qualifiera de "tourmenté" et doté d'un certain attrait dès lors que l'on s'est donné la peine d'appréhender son univers sombre et singulier.

En outre, le trio constitué de Nicolas Moulin (guitar), Guillaume Arronville (drums) et Antoine Letellier (tenor sax, guitar) n'hésite pas à s'entourer de collaborateurs oeuvrant dans la même mouvance et là, c'est à un trio sobrement nommé "III" qu'ils font appel, celui-ci étant formé par Sfumato Di Barj(o) (voice), Kentaro Suzuki (double bass) et Duende Main Noire (electric baryton sax, percussions, samples). De cette association résulte un album que Nicolas définit comme étant le plus "free" de la -riche- discographie du groupe, enregistré live au studio du Splendid, à Paris, fin 2007. Sept morceaux captivants, de durée variable (on oscille en effet ici entre 4 et 11 minutes), mais dont l'intérêt ne se dément jamais, forment cet album d'une durée totale avoisinant les cinquante minutes.

C'est d'ailleurs un long format, "I spoke to the doctor" et ses 10:27, qui inaugure les festivités et ma foi, le fait de s'être adressé à un praticien es santé semble avoir agi de façon positive sur les capacités créatrices du trio. A la fois posé, dans un premier temps, puis de plus en plus troublé (l'apport de voix inquiétantes, dont je ne saurai dire s'il s'agit de voix réelles ou samplées, est ici un atout non-négligeable), obscur et grinçant, ce morceau d'ouverture ne se disperse jamais, en dépit d'un esprit délibérément libre, et la rencontre des deux formations s'avère en l'occurrence porteuse de bien bonnes choses. Et s'il exige de toute évidence un effort d'acclimatation, le climat élaboré par LENA CIRCUS affiche assez de singularité et d'originalité pour rallier l'auditoire, fut-il restreint, à sa cause.
Un côté ethnique et dépaysant caractérise le tout et cela se remarque sur "Chelidoine & Berberis", les saxos dressant une trame sonore remarquable et en versant jamais dans le démonstratif, loin s'en faut.
Au contraire, les musiciens privilégient le feeling, l'instinct, et s'embarquant à l'occasion dans des envolées agitées comme sur le début de "Smegma", autre morceau intriguant et qui use, à l'image de la formation, de son côté "dérangé" et presque noise pour retenir l'attention de façon durable et asseoir de façon définitive l'identité de LENA CIRCUS, stable en dépit des collaborations régulièrement effectuées. Sur ce titre, le fracas des instruments s'allie à des voix brèves et marquantes, tout en affichant au détour du morceau, quelques élans plus modérés qui contrastent joliment avec le reste.
Arrivent ensuite "The Walk (part one)" et "the Walk (part two)", le premier tout en retenue, le second nettement plus long et saccadé, nuancé avec à-propos, mais toujours porteur de ce climat "dark" habilement concocté par les musiciens. Le rythme s'emballe d'ailleurs sur les deux ou trois dernières minutes, confirmant l'adresse du groupe dans la juxtaposition d'atmosphères diverses et variées.

Enfin, "Vitrivian Censorship", retenu et semblant sur le point d'imploser, animé par ces voix décidément surprenantes et ce canevas instrumental sans réel équivalent, puis "Jazz Headed", à l'intro "jazz-noise" remarquable qui s'étend d'ailleurs que la totalité de la plage, achèvent avec maestria un album aussi difficile à appréhender que passionnant après qu'on soit parvenu à le "dompter" et, en tous les cas, hors-normes et générateur de sensations fortes et durables, ainsi que d'un plaisir musical auquel vient s'adjoindre un sentiment de malaise adroitement conçu par ses géniteurs. (23/09/2009)


Chronique parue dans Traverses
LENA CIRCUS + III - Jazz Headed par Stéphane Fougère

Le trio parisien aux expérimentations à base de drones guitaristiques et de batterie percussive s'élargit ici à un sextet, introduisant dans ses fresques texturales la contrebasse de Kentaro SUZUKI, la voix de Sfumatto Di BARJ(O) et le sax baryton électrique, les percussions et les samples de Duende MAIN NOIRE. Le titre de l'album, Jazz Headed, semble à lui seul annoncer le programme, et le recours aux cuivres et à la contrebasse paraissent accréditer cette orientation vers une forme plus délibérément teintée jazz (libre tant qu'à faire). La rythmique contrebasse/batterie sur l'introduction du premier morceau est du reste confondante, mais très vite les guitares dronées rappellent que LENA CIRCUS n'a pas abandonné son univers caractéristique; il en a juste déployé les projections et en a densifié les volumes et les volutes.
Dans ce contexte, les voix, samplées ou directes, ainsi que les couinements et geignements de sax ténor et baryton accroissent la dimension spectrale et chamanique des espaces sonores en permanente anamorphose de LENA CIRCUS. La multiplication des timbres garantie une circulation toujours plus ondulatoire des forces en présence, élaborant des toiles mouvantes et moirées, véritables feux-follets propulsés par des grooves en mutation constante.
Qu'elle génère des climats cotonneux (The Walk, part one), des élans plus vigoureux (Smegma, Jazz Headed) et des horizons bouillonnants (The Walk part two, I spoke to the doctor), la musique de ce LENA CIRCUS "augmenté" cultive une spectralité paradoxale où la moindre "apparition/intervention" fugace est étalée, projetée, réorientée dans une suite d'événements animant un contexte sub-astral tout à la fois fluide et visqueux.
Chez LENA CIRCUS, flottements chaotiques, basculements ambient et micro-explosions nucléaires se côtoient, s'effleurent et se téléscopent sans sombrer dans une brutalité stéréotypée pour tracer des mouvements sensuellement houleux. Si de jazz il est question, tout "headed" qu'il soit, il est moins cérébral que tactile, physique, pulsatif...

Stéphane Fougère, Traverses n°26

Chronique parue dans Revue et Corrigée
"JAZZ HEADED" par Michel Henritzi

LENA CIRCUS + III "Jazz Headed" Mimimi Rec.

Jeune bande de canailles ensuquées aux disques ESP et PSF, LENA CIRCUS fait du free-jazz, comme d'autres de cette génération du metal ou du grind-core. Sonny Sharrock en fond sonore sur un drumming façon Jacques THOLLOT, manque leur Brigitte Fontaine ou Linda Sharrock. LENA CIRCUS es un groupe tricéphale avec : Nicolas Moulin (guitare), Antoine Letellier (guitare et tenor), Guillaume Arbonville (batterie) rejoint ici par Kentaro Suzuki (contre-basse), Sfumato Di Barjo (voix) et Duende Main Noire (sax baryton, percussions, sampling). Plongée en apnée dans cette déjà vieille histoire d'arrière-garde, ou sortie de secours pour échapper à la normalisation imposée de ce qu'un jeune homme du XXIème siècle se devrait d'écouter, des musiques "sans qualités" pour paraphraser Musil, renouer aux racines du mal, à ce premier bruit, à cette insoumission minoritaire et reconstruire à partir de là comme un point zéro. Jazz donc que ce "Jazz Headed", on songe aussi aux new-yorkais de Test, qui s'obstinent à jouer free, sourd à l'époque imatérielle. Si les morceaux sont plutôt réussis dans leur capacité à mettre en vibration nos tympans de malentendants, à réveiller nos sens fatigués, manquent des thèmes comme Lacy ou Ayler pouvaient en balancer, cette déflagration mélodique qui pouvaient vous foutrent la chair de poule. On aimerait les entendre jouer avec Arthur Doyle ou Masayoshi Urabe. Reste que leur jazz tient la route, que leur machine gun vous perfore les tympans, les guitares dressent de belles barricades soniques pour des cocktails Molotov à venir. Leurs lèvres n'ont peut-être pas encore assez saignées pour échapper au seul hommage, ou peut-être suis-je un "vieux con" qui a écouté trop de trucs pour entendre correctement ce qui se joue là et qui n'appartiendrait qu'à eux.

Michel HENRITZI



Chronique parue dans Mille Feuille
"JAZZ HEADED" par Marteen B.

L'année 2008 a été discographiquement riche pour Lena Circus. On a déjà eu l'occasion de présenter le travail du groupe, en compagnie de la percussionniste japonaise Hiroko Komiya, sur l'album Toki no Arika (consulter la chronique ici).

Sorti en toute fin d'année, Jazz Headed explore un autre territoire, où les repères free jazz sont plus manfestes et la configuration différente.

Lena Circus est un trio jazz, construit sur deux guitares et une batterie. Le trio est ici complété du vocaliste Sfumato di Barj(o), du contrebassiste Kentaro Suzuki, et de Duende Main noire au saxophone, aux percussions et au sample.

I spoke to the doctor est une très bonne démonstration des talents du groupe élargi. La densité sonore est à la fois extrêmement forte, et menée sans tapage. Il y a quelque chose de la physique des fluides dans cette musique. Des flux continus se joignent, s'écartent, se mêlent ; la contrebasse, le saxophone miroitent quelques instants plus intensément, avant d'être repris par la houle. Sfumato di Barj(o) parvient à transformer ses vocalisations en pur instrument, noyé dans la cascade, un objectif quelquefois assigné aux voix jazz, mais pas facile à obtenir, l'option retenue ici est une voix radio libre, un étrange flow capté / déformé / interrompu / impromptu.

Avec une belle présence de la contrebasse très ronde, poussant de petites accélérations, la musique accède facilement au groove. Sfumato di Barj(o) donne au blues des accents lynchiens du meilleur effet. On pourrait à certains moments se trouver dans le club de Blue Velvet ou dans une soirée azimutée du Jack-n'a-qu'un-oeil.

C'est avec The Walk (part one) que les guitares retrouvent le premier plan, dans une approche cliquetée très subtile. Ou sur The Walk (part two) forment des effets puissants de halo, comme si les instrumentistes étaient pris dans la lueur tournante d'un phare.

Smegma ou Jazz Headed montrent par ailleurs que la formation est aussi capable de déployer volume, puissance et énergie.

Ce qui frappe, une fois de plus, c'est le caractère très accueillant de cette musique, pourtant aussi radicale qu'exigente.

On en profite pour rappeler que Lena Circus a publié de très nombreux EP avant de passer au long format, lesdits EP sont rassemblés en CD sous le titre EXP # 1 - 4 / Frozen Journey. Les guitares avouent là une origine rock, et certaines plages évoquent Jackie-O Motherfucker. - Marteen B, Mille Feuille, 4 février 2009

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